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Logorrhées sentimentales et autres.
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27 octobre 2008

D'un parfum.

PAR25807


Il y avait ce parfum, qui m’a assailli dans la rue, et qui m’a donné envie d’écrire. Il ramenait en mémoire des souvenirs d’une autre ville, des souvenirs douloureux, pas en eux-mêmes, mais dans ce qu’ils ont laissé. Je m’étais arrêtée. Les images étaient brutales, les mots, les gestes, des formes, la sienne, et ces non-dits. Et puis tout a disparu. Je respirais à nouveau l’air de Toulouse, la pollution, la ville. La femme au parfum était partie.

 

Une année sans écrire, ou très peu. Les mots laissés au compte-goutte. Une année de passage. Plus de routine, plus d’attentes, ni d’amours égarées et enfantines. Presque plus rien du passé, en apparence. De nouveaux visages, de nouveaux lieux. Une année passée à ne plus dire « moi », mais « nous ». Vivre chez l’un, puis chez l’autre, ne plus savoir quel jour on est, ni quelle année. Un an. Moi j’aurais dit dix.

 

Tout à commencé ce fameux week-end d’octobre 2007. Finale de la coupe du monde de rugby. Je n’avais aucun intérêt pour le sport, seulement pour une des filles qui m’accompagnaient. Depuis deux ans je ne regardais qu’elle, ne voyais qu’elle, aveuglée par un amour que finalement j’avais un peu choisi dès le premier jour, pour en oublier une autre. Et ce n’est au fond ni ses gestes, ni ses lèvres collées à celle de son homme, qui avaient brisé mon cœur à ce moment là, mais le regard de ceux qui ne comprenaient plus pourquoi ils étaient là avec moi, pourquoi ils avaient voulu que j’y sois. Je suis rentrée en désirant pour la première fois ne plus l’aimer. Et si on m’avait dit que ce serait si simple, je ne l’aurais pas cru. Je n’étais pas la seule, le lundi matin, à avoir le visage noyé de larmes. Et c’est cette seule chose, qui a tout fait changer. Elle était belle, intelligente, droguée à longueur de journée, et elle m’a aimé. Pas comme je l’aurais voulu, parce que ce n’est jamais comme je le voudrais avec les filles, mais elle m’a aimé. Une amitié intense, peut-être trop pour ne pas que mon cœur bascule. Mais cependant assez pour que je n’en souffre pas.

 

Pas une seule fois je me serais douté qu’elle me présentait, une semaine après notre « rencontre », le garçon que j’allai follement aimer des mois plus tard. Le garçon qui dort toujours dans mes bras, quand mon portefeuille me laisse redescendre de Toulouse. Le garçon qui allait me présenter une personne, puis une autre, et encore une autres. Des garçons, deux filles. Très peu étaient au lycée, la plupart faisaient partie de l’école de cirque, d’autres travaillaient déjà. Une bande de junkies qui n’ont pas posé de questions. Je suis arrivée, entourée de ces deux garçons, et je suis restée. Tout n’a toujours pas été si facile, mais dans le fond qu’importe, si un jour je ne sais plus où dormir, ils seront tous toujours là pour me prêter un toit. Et c’est la seule chose qui compte.

 

L’année est passée, j’ai eu mon bac sans travailler, en riant au nez de ceux qui croyaient qu’on ne me le donnerait jamais. J’ai passé les vacances à faire la fête, à boire, à fumer et à faire l’amour. Le mois de septembre quant à lui n’appelle qu’un mot : l’ennui. Et puis vint octobre, la rentrée à la fac, les soirées longues et déprimante, le blues. Des kilos en moins, un sourire amer quand dans la glace je ne vois plus qu’un corps trop maigre. En trois semaines j’ai perdu tout ce que j’avais repris en un an, et plus encore. Je n’ose même pas monter sur une balance. Je passe la journée à avoir faim, en me retenant de manger entre les repas, parce que le porte-monnaie est vide. Je claque des sous en l’appelant, tous les soirs, parce que je ne sais plus vivre sans lui. Je donne mes derniers billets à la sncf, et je croise toujours les contrôleurs en maudissant ceux qui ne les voient jamais. Je chante Indochine à tue-tête en faisant la vaisselle, je fais le ménage de temps en temps sous le regard assidu de ma voisine d’en face, et puis je me promène nue sous ses yeux et ça marche, parce que depuis je ne la vois plus à la fenêtre. J’ai eu internet aujourd’hui, le téléphone avec. Et c’est la mère du garçon qui ne va pas aimer l’entendre sonner tous les soirs. Mais cette semaine c’est décidé, je me prends des vacances, à moins qu’il ne prenne le train et alors j’irai en cours. Autrement je descends mardi, revoir tous leurs visages et me précipiter dans ses bras. La fac est ennuyeuse et mon cœur amoureux, et l’équation sonne douloureusement incompatible.

 

Et puis j’ai faim, là. Je m’en vais manger des pâtes, sans ketchup parce que je repousse les courses au dernier moment. Des pates sans rien, tout juste salées. Et là non, je ne m’étonnerai pas si je maigri encore. Mais l’amour prévaut, alors billet de train ou repas doubles, ce qui sous-entends que je me restreins en attendant de le voir.

 

Un petit mot pour clore mon retour. Fini le rouge et le noir, je le préfère en outre chez Stendhal. Fini les fraises qui papillonnent de droite à gauche, je les garde à la fois pour mon cœur et pour ma langue. Je veux du blanc, fruité, moelleux, à défaut de champagne. De l’inutile, des sourires et des phrases sans fin. Je crois que tout y est. Il ne suffit plus que d’y rester fidèle.

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Commentaires
R
j'aime bien ton texte.et la photographie.
B
Très très heureuse de te retrouver par ici.<br /> J'ai souvent hésité à te recontacter, par blog, par mail, par texto. <br /> Et puis jamais. Je sais pas, comme si je me disais, non, ce ne doit pas être le moment.<br /> étrange.<br /> <br /> Heureuse de voir que tu sembles être bien, dans ta nouvelle ville, dans ton nouveau chez toi, et avec ce jeune homme. <br /> Que de sourires sur les photos ;) J'aime j'aime =)<br /> <br /> Merci pour ton mail.<br /> ça va, je m'en suis très bien sortie après ce qui m'est arrivée. Merci la famille, merci les amies, merci l'amoureux. Merci que ça soit tombé une année où mes parents avaient un peu d'argent de coté parce que pour l'instant j'ai pas touché un centime de l'assurance.... U_U <br /> Enfin je me refais petit à petit une garde robe, un garde livre, un garde trucs inutiles mais indispensables ;) Et surtout je garde le moral ^^<br /> <br /> Plein de bisous moelleux.<br /> Et au plaisir de lire tes textes à nouveau ;)
L
Miyou : Je crois qu'avec cette nouvelle année je vais pouvoir reprendre mes lectures, de vous, et puis sourtout me remettre à écrire. J'ai essayé l'année dernière, mais il fallait bien que je rende à l'évidence que je n'y arrivais plus, que ce n'était pas le moment, tout simplement. Il me tarde même, de te redécouvrir, de vous redécouvrir, toutes.<br /> <br /> Pour le reste, j'envisage sérieusement d'en parler à mon médecin, où à un médecin que je trouverai sur Toulouse. Je voudrais au contraire en prendre, du poids, alors c'est loin de me plaire...<br /> <br /> Bisous !
M
Je suis contente de pouvoir te lire à nouveau ! Ta plume me manquait un peu je pense. <br /> J'approuve le changement d'endroit. Après tout, c'est un peu comme si tu vivais dans un nouveau monde, et je trouve que ces couleurs et cet atmosphère convient mieux à ton "nouveau" toi. <br /> <br /> Fais quand même attention à toi hein. Ne perds pas trop de poids, il ne faut pas que tu te rende malade.. <br /> <br /> Plein de bisous !
L
Petit oubli. Superbe photo de Ferdinando Scianna.<br /> <br /> Esbroufe > Love you too.
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